Noailly, pays de collines et de vallons
Totem n°4

Le saviez-vous ?
Noailly vient du bas latin « Novalia » désignant une terre nouvellement défrichée. Pendant très longtemps, le village était entouré de bois qui furent défrichés au fil des siècles par les habitants sous la direction des moines bénédictins. Au bourg vous découvrirez au sein du somptueux parc de la Charmille quelques vestiges du prieuré ornementant la salle municipale, une majestueuse chapelle gothique et au sein de l’église, de somptueuses fresques d’Etienne Zacchéo inspirées de l’œuvre de Paul Flandrin en l’église Saint Vincent de Paul de Paris.
Village rural de 800 habitants, Noailly est la seconde commune la plus étendue du canton de Renaison derrière Ambierle. Jusqu’au milieu de XIXème siècle, cette bourgade s’étendait jusqu’à l’Abbaye de La Bénisson Dieu et comptait plus d’un millier d’habitants et une multitude de commerces et artisans.
Limitrophe avec la Saône-et-Loire, la paroisse était curieusement partagée sous l’ancien régime entre les juridictions de Bourgogne, de Forez et de Lyonnais ; raison pour laquelle vous passerez par le hameau de la Bourgogne pour vous rendre à la Forêt de Lespinasse, poumon de verdure situé pour 2/3 de sa superficie sur la commune de Noailly.
Si l’on a retrouvé des silex taillés et un cimetière gallo-romain sur son territoire, l’histoire connue de Noailly commence en 959 lorsque Dame Emmène fait donation aux Bénédictins de Savigny (69) d’une église dans sa villa de Noaliaco. Des granges furent construites, puis au XIème siècle, des moines s’installèrent fondant un prieuré autour duquel Noailly va se constituer en bourg et paroisse. Vivant dans la pauvreté, les habitants durent subir les ravages de la guerre de Cent ans puis des guerres de religion au XVIème siècle. Victime de la concurrence de l’Abbaye Cistercienne voisine de La Bénisson Dieu, le prieuré de Noailly fut très vite abandonné et n’était plus que ruines à la Révolution.
La grande famine de 1693 - 1694
Chaque année les Noaillerots étaient obsédés par une même angoisse : allaient-ils récolter assez de grains pour se nourrir l’année entière ? Il suffisait en effet de peu de choses pour que leurs champs ne remplissent plus leurs écuelles. C’est ce qui se passa en 1693-1694, période durant laquelle une terrible famine donna la mort à plus d’un million de Français. Les mendiants sont chassés des villes et les paysans touchés par la misère quittent les villages et se retrouvent sur les routes en direction des villes dans l’espoir de trouver de quoi manger. A Noailly, les registres paroissiaux contiennent pas moins de 89 décès en l’espace de 7 mois. Les chemins sont jonchés de cadavres. Une jeune fille mendiante est retrouvée sans vie, ici, à Roberjot le 16 avril 1694.
Un Noaillerot pionnier de la Nouvelle France
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En 1620 un « Grand Homme » naquit à Noailly : Antoine Desrosiers.
A l’âge de 21 ans, il eut le courage et l’audace de traverser l’Atlantique, fuyant la misère et les famines sévissant en France, et fut l’un des premiers Foréziens en Amérique. Devenu juge, Antoine participa au développement de la ville de Trois-Rivières sur les rives du fleuve Saint Laurent dont il assura la défense contre les attaques Iroquoises. De nos jours des centaines de descendants célèbrent la mémoire de leur premier ancêtre d’Amérique